Comment est né l’art de la cartomancie ?

La cartomancie est un art divinatoire qui se fait en tirant les cartes.
C’est une pratique ancestrale qui remonte à des temps très éloignés. Les origines exactes de la cartomancie sont nébuleuses. Mais il semble que cette forme de divination trouve ses racines dans diverses cultures à travers le monde.
Je vous invite à remonter le temps avec moi pour découvrir comment est né l’art de la cartomancie.

L’ancienne tradition de la cartomancie

Depuis la nuit des temps, les êtres humains ont cherché des moyens de percer les mystères de la vie.
Et ils ont toujours voulu connaitre leur avenir.
La cartomancie était une solution qui leur permettait de répondre à ce besoin profondément enraciné de trouver des réponses. Ils pouvaient aussi obtenir une guidance dans un univers souvent imprévisible.

Les premières traces de cette tradition de la cartomancie remontent à des millénaires.
Dans les civilisations antiques, les gens scrutaient les motifs naturels, les nuages, les lignes de la main ou les entrailles des animaux. Ils pouvaient y déceler des présages et des augures.
La cartomancie s’inscrivait dans cette quête éternelle de l’humanité pour donner un sens aux événements de la vie.

À travers les âges, chaque culture a développé ses propres systèmes et symboles divinatoires. Ces sytèmes reflétaient leurs croyances, leurs mythes et leur cosmologie uniques.
Des peuples nomades aux sociétés sédentaires, la cartomancie a transcendé les frontières géographiques et ethniques.
Elle s’est transmise de génération en génération comme un précieux héritage spirituel.

Les hiéroglyphes égyptiens, les hexagrammes du Yi King chinois ou les feuilles de palmier indiennes font partie de cet héritage.
Les cartes sont devenues un support physique permettant de canaliser ces anciennes sagesses.

Leur pouvoir résidait dans leur capacité à condenser des archétypes universels en une série d’images évocatrices.
Ils ouvraient la voie à l’intuition et à l’interprétation symbolique

Les débuts mystiques

Dans la mystique Égypte des pharaons, les prêtres et devins utilisaient les hiéroglyphes gravés sur des tablettes d’argile.
Ils s’en servaient pour sonder les mystères de l’au-delà et prédire l’avenir.
Ces écritures sacrées, imprégnées de symboles cosmiques et de codes ésotériques, étaient considérées comme des clés.
Et ces clés ouvrant les portes de la connaissance occulte.

En Chine antique, l’un des plus anciens systèmes divinatoires était le Yi King, ou Livre des Mutations. Ce système divinatoire est composé de 64 hexagrammes, chacun représentant un état de l’univers.
Ce texte fondamental guidait les sages dans leurs prises de décisions.
En interprétant les combinaisons de traits pleins et brisés, on croyait pouvoir discerner les courants énergétiques sous-jacents et les tendances à venir.

Dans la riche tradition indienne, les feuilles de palmier jouaient un rôle clé dans les rituels ésotériques.
Les devins disposaient ces feuilles selon des motifs complexes. Ils cherchaient à décrypter les messages codés de la nature et des forces cosmiques.
Chaque configuration était porteuse de significations profondes, et révélait les chemins karmiques ainsi que les destins individuels.

Le point commun entre ces pratiques anciennes était la conviction que l’univers est un vaste réseau de correspondances et de synchronicités.
En décodant les symboles et en alignant leur conscience, les initiés croyaient pouvoir canaliser les flux subtils de l’énergie universelle. Ils pensaient pouvoir accéder à une compréhension supérieure de la réalité.

Cependant, la forme de cartomancie la plus connue aujourd’hui a pour origine les cartes à jouer venant d’Europe.
Elles ont émergé au au milieu du 14ème siècle. Ces jeux de cartes étaient initialement conçus pour le divertissement.
Mais avec le temps, ils vont rapidement devenir des outils puissants pour sonder les mystères de l’existence humaine.

L’essor des cartes à jouer

Au Moyen Âge, les jeux de cartes se sont répandus dans toute l’Europe. Elles sont d’abord un passe-temps pour la noblesse, puis elles vont gagner en popularité dans les classes inférieures.

Initialement, les cartes étaient décorées de symboles de la royauté comme les rois, reines et valets. Elles étaient utilisées pour jouer à des jeux de hasard et de stratégie.
Mais rapidement, leur potentiel divinatoire ne tardera pas à être découvert.
Les symboles des cartes, qui représentaient les différentes couches de la société médiévale, commenceront à être interprétés comme des messages codés de l’univers.

Les cartes de tarot, en particulier, vont devenir un outil privilégié pour les devins et les diseuses de bonne aventure.
Les 22 cartes majeures, avec leurs images mystérieuses et leurs allégories, étaient considérées comme des clés pour comprendre les forces invisibles qui gouvernaient le destin humain.
Les cartomanciens de l’époque croyaient que ces cartes pouvaient révéler les secrets de l’âme, les désirs cachés et les chemins à suivre.

La contribution des Tziganes

Les Tziganes, peuple nomade d’Europe de l’Est, sont considérés avoir développé et popularisé la cartomancie telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Leur compréhension intime des symboles et leur mode de vie itinérant ont contribué à répandre cette pratique à travers le continent. Les Tziganes, qui voyageaient de ville en ville, apportaient avec eux leurs connaissances ésotériques et leurs traditions divinatoires.

Ils partageaient leurs compétences avec les populations locales. Ils enseignaient l’art de lire les cartes et d’interpréter les messages du destin.

Grâce à leur mobilité et à leur réseau de communautés dispersées, les Tziganes ont joué un rôle clé dans la diffusion de la cartomancie à travers l’Europe. Ils ont adapté les symboles et les interprétations aux cultures locales, créant ainsi une riche diversité de styles et de traditions cartomanciennes.

Leur influence a été si profonde que, même aujourd’hui, la cartomancie est souvent associée à la culture mystérieuse des Tziganes.

L’arrivée du Tarot

C’est au 18ème siècle que le jeu de tarot avec ses 78 lames richement illustrées, devient l’outil de prédilection des cartomanciens.
Les 22 cartes majeures du tarot représentaient des archétypes et des concepts philosophiques. Elles ont ajouté une nouvelle dimension à l’interprétation des tirages.
Ces cartes portaient des noms évocateurs comme “Le Fou”, “La Papesse”, “La Roue de Fortune” et “Le Diable”.
Elle représentaient des forces universelles et des principes métaphysiques.

Chacune de ces cartes majeures était considérée comme un portail vers des réalités supérieures, offrant une compréhension profonde de la nature humaine et de l’univers.
Les cartomanciens de l’époque croyaient que ces cartes pouvaient révéler les secrets de l’âme, les désirs cachés et les chemins à suivre.
Peu à peu, les interprétations des tirages de tarot deviennent ainsi une forme d’art subtil, nécessitant une grande maîtrise des symboles et une intuition aiguisée.

Des personnalités célèbres comme la reine Marie-Antoinette et Napoléon Bonaparte étaient connues pour consulter des cartomanciens. Cette pratique est ainsi devenue à la mode dans les salons aristocratiques et les cours royales d’Europe.
Les cartomanciens les plus réputés étaient invités à la cour pour offrir leurs services à la noblesse et aux membres de la haute société. Les tirages de tarot étaient considérés comme un moyen de prendre des décisions éclairées, de comprendre les évolutions politiques et de prévoir les événements à venir.

La popularité de la cartomancie en Europe

La popularité du tarot va s’étendre rapidement au-delà des cercles aristocratiques pour atteindre les classes moyennes et les intellectuels. Les salons littéraires et les cercles occultes deviennent alors des lieux de rencontre pour les amateurs de cartomancie, où l’on discutait des dernières théories ésotériques et des interprétations les plus audacieuses.

Le tarot était devenu un outil de réflexion philosophique, un moyen de sonder les mystères de l’existence et de comprendre les forces qui gouvernaient le monde.

Au cours 18è siècle, les cartomanciens commencent à élaborer des systèmes d’interprétation plus complexes, en intégrant des éléments de l’alchimie, de l’astrologie et de la Kabbale. Les tirages de tarot deviennent ainsi une forme de méditation active, permettant aux adeptes de pénétrer les secrets de l’univers et de découvrir leur propre place dans le grand dessein cosmique.

La Cartomancie aujourd’hui

De nos jours, la cartomancie reste une forme populaire de divination spirituelle et d’introspection personnelle.
A travers le tarot de Marseille, le tarot Rider-Waite ou d’autres jeux comme les cartes gitanes ou les oracles, les cartomanciens contemporains perpétuent cette riche tradition ancestrale.

Cependant, la cartomancie a évolué pour s’adapter aux nouvelles technologies et aux nouveaux modes de communication.
Aujourd’hui, la cartomancie est très présente sur internet et il est tout à fait possible de consulter un cartomancien à distance.

Les réseaux sociaux, les plateformes en ligne et les applications mobiles sont des nouveaux espaces accessibles pour la cartomancie.
Les cartomanciens y partagent leurs connaissances et leur interprétations des cartes. Beaucoup lancent des lives publics dans lesquels il est possible de poser une question précise et d’obtenir la réponse.

J’aime la cartomancie parce qu’elle est aussi un puissant outil de développement personnel et de guidance intuitive.
J’espère que cette petite remontée dans le temps vous a permis d’en savoir plus sur comment est né l’art de la cartomancie.